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Financement des infrastructures : Pierre Guislain, vice-président de la Bad milite pour l’amélioration la gouvernance

Vendredi 29 Juin 2018

Vendredi 22 juin 2018, au deuxième jour de la table ronde sur la gouvernance des infrastructures organisée par la Banque africaine de développement et le Groupe de la Banque mondiale à Grand-Bassam (Côte d’Ivoire), le vice-président de la Banque africaine de développement chargé du Secteur privé, de l‘infrastructure et de l’industrialisation, Pierre Guislain, a partagé son expérience sur les questions de développement des infrastructures en Afrique et ailleurs.


Évoquant le cas de la Guinée Conakry, M. Guislain a expliqué comment un affermage (contrat de délégation d'exploitation) de la distribution d’eau avait pu être mis en place à Conakry vers la fin des années 1980 dans un contexte économique, institutionnel et juridique pourtant difficile, et déploré que cet exemple ait été si peu suivi par la suite en Afrique.
Pour le vice-président de la Banque, il faut un engagement fort et un effort accru en matière de gouvernance des infrastructures : «Améliorer la gouvernance est une condition sine qua non pour combler le gap de financement des infrastructures en Afrique, qui s’élève à plus 100 milliards de dollars chaque année».
Et de rappeler que la Banque africaine de développement a tenu récemment ses Assemblées annuelles à Busan, en Corée, sur le thème Accélérer l’industrialisation de l’Afrique. Les infrastructures ont été au cœur des débats, vues comme un investissement nécessaire et préalable pour accélérer l’industrialisation. Comme le montrent les exemples de la Corée et de la Chine, les infrastructures sont un facteur clé du développement.
 
«Il est évident que si nous n’avons pas de routes, d’énergie ou de ports, nous ne pouvons pas réaliser l’industrialisation. Un autre aspect marquant de l’expérience coréenne est la gouvernance économique forte qui a caractérisé le développement de ce pays», a expliqué M. Guislain.
L’Afrique, a-t-il souligné, compte 54 pays aux opportunités et aux contextes spécifiques différents, mais qui partagent le même objectif : l’intégration régionale. Pour la Banque, l’intégration régionale passe par le désenclavement, qui requiert des investissements dans les infrastructures régionales, notamment les routes, le transport aérien, maritime et ferroviaire, ainsi que dans l’énergie. Ces investissements requièrent une participation accrue du secteur privé.
Le vice-président Guislain a également loué les avantages des PPP, qui ont permis, par exemple, à la Banque africaine de développement d’appuyer quatre projets phares au Sénégal : l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio, l’aéroport international Blaise Diagne de Dakar, l’extension du port à conteneur de Dakar et le projet de centrale électrique de Sendou. Et de regretter qu’il n’y ait pas plus de pays africains qui recourent davantage au secteur privé pour financer et réaliser leurs infrastructures.
 
Pathé TOURE
 


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