Ces dernières années, le concept de l’hydrogène vert est apparu comme une nouvelle lueur d’espoir pour la région de la Cédéao, offrant une solution transformatrice pour relever les défis énergétiques, environnementaux et économiques critiques dans la région. Au moment où les pays, à travers le monde, sont en lutte contre le changement climatique et s’orientent vers des sources d’énergie plus propres, l’hydrogène vert apparaît comme une opportunité unique pour l’Afrique de l’Ouest, d’exploiter son vaste potentiel d’énergie renouvelable et de s’assurer un avenir durable.
En outre, l’intégration de l’hydrogène vert dans le bouquet énergétique de l’Afrique de l’Ouest offre une solution prometteuse aux problèmes d’accès à l’énergie. Les communautés éloignées et défavorisées de la région sont souvent confrontées à un accès limité à l’électricité et aux services énergétiques modernes. Les technologies de l’hydrogène vert, en particulier les systèmes décentralisés, peuvent fournir à ces communautés une source d’énergie propre, fiable et produite localement, favorisant ainsi le développement économique et améliorant les conditions de vie générales.
C’est dans ce contexte que le Centre pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique de la Cédéao (CEREEC) a pris les devants en nouant un partenariat solide avec le Centre Ouest Africain de Services scientifiques sur le changement climatique et l’utilisation adaptée des terres (Wascal), afin d’élaborer la politique de l’hydrogène vert de la Cédéao, le cadre stratégique et le plan d’action, en vue de valoriser tout le potentiel de l’hydrogène vert dans la région.
Le cadre stratégique doit tracer les sillons vers l’adoption de l’hydrogène vert, grâce à des partenariats avec les gouvernements, les acteurs du secteur privé et les organisations internationales, ce qui devra permettre de mettre en œuvre la politique, construire les infrastructures nécessaires et encourager la recherche et le développement dans les technologies de l’hydrogène vert. Ainsi, la région pourra s’imposer comme un modèle de transition énergétique durable et servira d’inspiration à d’autres nations et régions.
Un atelier vient de se tenir à Niamey les 20 et 21 juillet 2023. Il a réuni des acteurs de divers horizons dont des représentants des pays, du secteur privé et des organisations internationales avec pour objectif de valider la méthodologie d’élaboration de la stratégie et du plan d’action, ainsi que les mécanismes de validation de l’étude et son calendrier de mise en œuvre. Cet atelier avait une signification particulière pour le CEREEC, dans la mesure où il coïncide avec le mois où le Centre célèbre son 13è anniversaire de promotion de l’énergie durable dans la région.
Le village de Bourakébougou électrifié, un exemple
L’atelier s’est tenu au moment où au Mali, faire de l’hydrogène la solution au problème de l’électricité est développé par un malien, à la personne de Aliou Diallo, patron de la compagnie Hydroma. Notre pays regorge du plus gros potentiel pour la production de l’hydrogène vert en Afrique.
Si la volonté politique y est, faire de l’hydrogène vert la principale source de production de l’électricité du Mali serait chose facile.
Produit à partir des énergies renouvelables, l’hydrogène vert est généré par des éoliennes ou des panneaux solaires et est transformée, avec de l’eau, par un processus d’électrolyse. Au Mali, Hydroma, une société pionnière dans l’exploitation de l’hydrogène naturel, a les potentialités pour sortir le Mali du gouffre énergétique.
Selon les études, le Mali a une importante réserve d’hydrogène naturel, une ressource totalement vertueuse car abondante, renouvelable et n’émettant aucun CO2. « Nous avons fait un rapport de qualification pour évaluer les réserves de gaz et il y a plus de 700 milliards de mètre cube d’hydrogène naturel seulement à Bourakébougou. Et en considérant la superficie du Mali, nous pouvons produire beaucoup d’hydrogène vert », s’est confié, le patron de Hydroma, Aliou Diallo à un confrère.
Depuis 2012, sa compagnie ? Hydroma transforme l’hydrogène naturel en électricité propre grâce à une unité pilote installée près du village de Bourakébougou. Puisque le cas de ce village a été une réussite, pourquoi, les autorités de la transition tardent à l’intégrer dans leur plan de sauvetage du Mali en électricité ? Etant donné que des spécialistes ont révélé que l’hydrogène est l’énergie du futur. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a assuré dans un rapport qui date déjà de 2019 que l’hydrogène est une énergie d’avenir. En effet, grâce à son faible rejet de CO2 cette énergie paraît être une alternative crédible. Effectivement associée à une pile à combustible, cette énergie ne rejette pas de CO2.
Grace à Hydroma, le Mali fait partie de l’un des deux Etats, à exploiter cette ressource rare que les grandes puissances sont en train d’utiliser.
Amadou Sidibé