Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a tenu, le 3 mars 2021, sa première réunion ordinaire au titre de l'année 2021, par visioconférence.
C’était sous la présidence de Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Banque centrale, son président statutaire.
Selon le communiqué de presse qui a sanctionné la rencontre, le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d'inflation et de croissance économique dans l'Union.
Au titre de la conjoncture internationale, le Comité a noté l’apparition de nouveaux variants du coronavirus, avec des effets contagieux plus importants. Cette situation a nécessité l’adoption de mesures supplémentaires pour endiguer la nouvelle vague de la pandémie, fragilisant ainsi la reprise économique escomptée suite à la découverte de vaccins contre la Covid-19. Toutefois, le démarrage des campagnes de vaccination à partir de décembre 2020 dans plusieurs pays avancés et émergents, ainsi que la poursuite des politiques budgétaire et monétaire de soutien, ont limité la dégradation de l’activité et laissé entrevoir les perspectives d’une normalisation rapide.
Sur les marchés internationaux des matières premières, le Comité informe que les cours des produits énergétiques et des autres produits de base se sont redressés pour le deuxième trimestre consécutif, après deux trimestres successifs de baisse.
Examinant la conjoncture interne, le Comité a relevé que la reprise de l'activité économique dans l'Uemoa s’est accélérée au quatrième trimestre 2020, avec une hausse de 1,3% du Pib par rapport à la même période de l’année précédente, après 0,6% un trimestre plus tôt.
Ce regain de vigueur reflète selon l’institut d’émission, l’accélération du rythme de progression de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité, consécutive à la reprise progressive de la demande intérieure. Pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières estimations situent le taux de croissance économique de l'Union à 0,9% contre 5,7% en 2019. Les pays de l'Union escomptent une reprise en 2021, avec un taux de croissance attendu à 5,8%, sous l’effet du maintien des mesures de relance budgétaire et de soutien monétaire.
L’exécution budgétaire dans les Etats membres de l’Union au cours de l’année 2020 fait ressortir un creusement du déficit par rapport à l’année précédente. Cette augmentation des déficits budgétaires est imputable, d’une part, aux effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 sur les recettes et, d’autre part, aux dépenses engagées dans le cadre des plans de riposte et de relance mis en œuvre par les Etats.
Ainsi, le déficit budgétaire, base engagements dons compris, rapporté au PIB, a plus que doublé passant de 2,4% en 2019 à 5,7% en 2020.
Sur le marché monétaire, les conditions financières demeurent favorables, en relation avec l'orientation accommodante de la politique monétaire de la Banque centrale. Ainsi, le coût moyen des ressources offertes par la Banque Centrale sur le guichet à une semaine est resté stable à 2,00% comme au troisième trimestre 2020, contre 3,38% un an plus tôt.
Sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux d'intérêt moyen pondéré s'est établi à 2,62% contre 2,73% au trimestre précédent. Un an plus tôt, il s’élevait à 4,36%. Sur le marché des titres publics, les conditions de financement des Etats membres ont continué de s’améliorer. Le taux d'intérêt moyen pondéré des bons du Trésor est ressorti à 3,28% en 2020 contre 5,36% un an plus tôt.
Au plan monétaire, la masse monétaire a connu une accélération sur le dernier trimestre 2020, avec une croissance, en rythme annuel, de 16,4% à fin décembre 2020 contre 15,5% à fin septembre. Cette consolidation a été imprimée par la hausse des crédits bancaires aux Etats et au secteur privé ainsi que par le renforcement des actifs extérieurs nets. Les réserves de change de l'Union se sont confortées, assurant la couverture de 6,3 mois d'importations de biens et services à fin janvier 2021, contre 5,9 mois à fin décembre 2020 et 5,6 mois à fin septembre 2020. Politique de stabilité des prix.
Le Cpm a relevé une légère décélération des prix à la consommation sur le quatrième trimestre 2020, le taux d’inflation ressortant à 2,7% contre 2,9% un trimestre plus tôt. Il explique que la baisse du rythme de progression des prix est attribuable essentiellement à l’amélioration de l’offre de céréales, de légumes ainsi que de tubercules et plantains. Le taux d’inflation sous-jacente s’est, pour sa part, accru, ressortant à 1,8%, après une progression de 1,6% un trimestre plus tôt. Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d'inflation s’est situé à 2,1%, après -0,7% en 2019. A l'horizon de huit trimestres, soit à fin décembre 2022, les prévisions établissent le taux d'inflation à 1,8%, toujours dans la zone cible (entre 1,0% et 3,0%) définie pour la politique monétaire dans l'Union.
Sur la base de ces analyses, le Cpm a décidé de maintenir inchangés le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité à 2,00% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l'Union demeure inchangé à 3,0%.
Dans les mois à venir, la Bceao souligne qu’elle continuera à mettre en œuvre une politique monétaire assurant la stabilité des prix, tout en soutenant le retour à une croissance forte.
Adou FAYE
C’était sous la présidence de Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Banque centrale, son président statutaire.
Selon le communiqué de presse qui a sanctionné la rencontre, le Comité a passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme d'inflation et de croissance économique dans l'Union.
Au titre de la conjoncture internationale, le Comité a noté l’apparition de nouveaux variants du coronavirus, avec des effets contagieux plus importants. Cette situation a nécessité l’adoption de mesures supplémentaires pour endiguer la nouvelle vague de la pandémie, fragilisant ainsi la reprise économique escomptée suite à la découverte de vaccins contre la Covid-19. Toutefois, le démarrage des campagnes de vaccination à partir de décembre 2020 dans plusieurs pays avancés et émergents, ainsi que la poursuite des politiques budgétaire et monétaire de soutien, ont limité la dégradation de l’activité et laissé entrevoir les perspectives d’une normalisation rapide.
Sur les marchés internationaux des matières premières, le Comité informe que les cours des produits énergétiques et des autres produits de base se sont redressés pour le deuxième trimestre consécutif, après deux trimestres successifs de baisse.
Examinant la conjoncture interne, le Comité a relevé que la reprise de l'activité économique dans l'Uemoa s’est accélérée au quatrième trimestre 2020, avec une hausse de 1,3% du Pib par rapport à la même période de l’année précédente, après 0,6% un trimestre plus tôt.
Ce regain de vigueur reflète selon l’institut d’émission, l’accélération du rythme de progression de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité, consécutive à la reprise progressive de la demande intérieure. Pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières estimations situent le taux de croissance économique de l'Union à 0,9% contre 5,7% en 2019. Les pays de l'Union escomptent une reprise en 2021, avec un taux de croissance attendu à 5,8%, sous l’effet du maintien des mesures de relance budgétaire et de soutien monétaire.
L’exécution budgétaire dans les Etats membres de l’Union au cours de l’année 2020 fait ressortir un creusement du déficit par rapport à l’année précédente. Cette augmentation des déficits budgétaires est imputable, d’une part, aux effets négatifs de la pandémie de la Covid-19 sur les recettes et, d’autre part, aux dépenses engagées dans le cadre des plans de riposte et de relance mis en œuvre par les Etats.
Ainsi, le déficit budgétaire, base engagements dons compris, rapporté au PIB, a plus que doublé passant de 2,4% en 2019 à 5,7% en 2020.
Sur le marché monétaire, les conditions financières demeurent favorables, en relation avec l'orientation accommodante de la politique monétaire de la Banque centrale. Ainsi, le coût moyen des ressources offertes par la Banque Centrale sur le guichet à une semaine est resté stable à 2,00% comme au troisième trimestre 2020, contre 3,38% un an plus tôt.
Sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux d'intérêt moyen pondéré s'est établi à 2,62% contre 2,73% au trimestre précédent. Un an plus tôt, il s’élevait à 4,36%. Sur le marché des titres publics, les conditions de financement des Etats membres ont continué de s’améliorer. Le taux d'intérêt moyen pondéré des bons du Trésor est ressorti à 3,28% en 2020 contre 5,36% un an plus tôt.
Au plan monétaire, la masse monétaire a connu une accélération sur le dernier trimestre 2020, avec une croissance, en rythme annuel, de 16,4% à fin décembre 2020 contre 15,5% à fin septembre. Cette consolidation a été imprimée par la hausse des crédits bancaires aux Etats et au secteur privé ainsi que par le renforcement des actifs extérieurs nets. Les réserves de change de l'Union se sont confortées, assurant la couverture de 6,3 mois d'importations de biens et services à fin janvier 2021, contre 5,9 mois à fin décembre 2020 et 5,6 mois à fin septembre 2020. Politique de stabilité des prix.
Le Cpm a relevé une légère décélération des prix à la consommation sur le quatrième trimestre 2020, le taux d’inflation ressortant à 2,7% contre 2,9% un trimestre plus tôt. Il explique que la baisse du rythme de progression des prix est attribuable essentiellement à l’amélioration de l’offre de céréales, de légumes ainsi que de tubercules et plantains. Le taux d’inflation sous-jacente s’est, pour sa part, accru, ressortant à 1,8%, après une progression de 1,6% un trimestre plus tôt. Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d'inflation s’est situé à 2,1%, après -0,7% en 2019. A l'horizon de huit trimestres, soit à fin décembre 2022, les prévisions établissent le taux d'inflation à 1,8%, toujours dans la zone cible (entre 1,0% et 3,0%) définie pour la politique monétaire dans l'Union.
Sur la base de ces analyses, le Cpm a décidé de maintenir inchangés le taux d'intérêt minimum de soumission aux opérations d'appels d'offres d'injection de liquidité à 2,00% et le taux d'intérêt du guichet de prêt marginal à 4,00%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l'Union demeure inchangé à 3,0%.
Dans les mois à venir, la Bceao souligne qu’elle continuera à mettre en œuvre une politique monétaire assurant la stabilité des prix, tout en soutenant le retour à une croissance forte.
Adou FAYE