C’est un président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, conscient des véritables enjeux du secteur de la santé qui a validé la proposition du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique d’accorder «la gratuité des soins primaires curatives et préventives aux enfants de moins de 5 ans, aux femmes enceintes en période pré ou postopératoire et des services de planification familiale et des premiers soins d’urgence». Le président Keïta a aussi inclus dans les gratuités les personnes âgées de plus de 70 ans et la dialyse (ce qui apportera un véritable bol d’air aux malades atteints d’insuffisance rénale dans notre pays).
Le chef de l’Etat a fait ces annonces à l’ouverture de l’atelier de haut niveau sur la réforme du système de santé qui s’est ouvert, hier au Centre international des conférences de Bamako, sous son autorité.
La cérémonie a enregistré la présence des membres du gouvernement, notamment du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow et sa collègue de la Réforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique, Safia Boly, des présidents des institutions de la République, des représentants du corps diplomatique, des anciens Premiers ministres (Ousmane Issoufi Maïga et Soumana Sako). Etaient aussi présents des anciens ministres de la Santé et un beau parterre de sommités de la médecine et de la recherche dans notre pays.
Il faut rappeler que le conseil des ministres du 21 février dernier avait annoncé au chapitre des communications, au titre du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, avoir pris acte de l’organisation de cet atelier de finalisation et d’approbation du document de réforme de notre système de santé. Le conseil avait annoncé aussi la présence du chef de l’Etat pour présider l’ouverture de cette rencontre majeure. Il est surtout utile de préciser que notre pays a entrepris depuis quelques temps maintenant, cette vaste réforme du système de santé qui doit aboutir à une meilleure organisation de nos établissements de soins et un relèvement du plateau technique de ces structures.
La réforme doit aussi consacrer l’érection de certains établissements hospitalo-universitaires (CHU) de 3è référence, en structures hospitalières de 4è référence, de certains Centres de santé de référence (Csref) en hôpitaux et enfin de quelques Centres de santé communautaire (Cscom) en Csref et une juste répartition des bonnes compétences sur l’ensemble du territoire national.
Le tout s’inscrit dans la volonté politique affichée par le président Keïta d’amener notre système de santé à avoir une capacité de riposte et offrir des soins de qualité accessibles pour tous. Si la réforme est salutaire dans son essence, il faut y mettre le contenu requis.
LE CHEMIN DE LA RENAISSANCE
La nécessité d’une réforme de notre système de santé s’impose pour pallier les insuffisances constatées et décriées par les malades et autres usagers mais aussi par les professionnels du secteur eux-mêmes. Il suffit d’échanger avec ces différentes catégories pour mesurer l’urgence d’une réforme.
Pour Josiane Yaguibou, représentante du UNFPA et chef de file des partenaires techniques et financiers de la santé, la réforme visera l’amélioration de l’offre de soins et des services de santé mais aussi la gouvernance et le système de communication dans le secteur. Elle a réitéré l’engagement des partenaires vraiment mobilisés pour accompagner le processus de réforme de notre système de santé.
Quant à la ministre Safia Boly, elle a expliqué que l’atelier de haut niveau permettra d’analyser les enjeux de gouvernance dans le secteur de la santé et l’utilisation judicieuse des services. Elle a aussi rappelé en substance que la qualité de soins ne dépend pas seulement des infrastructures mais qu’il faut aussi de la disponibilité et l’engagement des professionnels.
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a expliqué que notre pays est sur le chemin de la renaissance, certes, mais qu’il y a encore de nombreux obstacles à surmonter. Pour lui, la santé et le bien-être de la population constituent la pierre angulaire de la renaissance et du développement de la nation. Et cela commencera par la réforme du secteur des soins de santé primaires.
Le Pr Samba Ousmane Sow a apporté des précisions sur le démarrage véritable du processus qui commencera immédiatement par la réforme des soins de santé primaires pour un coût annuel, hors dépenses d’investissement, estimé à 6 milliards de Fcfa cette année. Mais il a aussi tenu à préciser que cela augmentera à 69 milliards en 2022. Ce qui demandera, selon le ministre en charge de la Santé, une augmentation des ressources financières allouées à la santé sur le budget d’Etat pour les quatre prochaines années en vue d’atteindre au moins 6% du budget en 2022.
Auparavant, le Pr Sow avait précisé que notre pays n’a dépensé que 0,85% du PIB en soins de santé et 4,32% du budget national révisé en 2018. Il a repris à son compte le constat que les frais d’utilisation représentent un obstacle majeur aux soins de santé. Et selon lui, 46% de la population ayant besoin de soins n’auraient pas utilisé les services de santé parce qu’ils sont trop chers.
«Le merveilleux monde de la santé se dépense sans compter, dans des conditions souvent inimaginables et pour des revenus pas toujours évidents. C’est un monde qui mérite le respect que je lui accorde volontiers», a souligné le président Keïta qui a également rappelé vouloir un Mali de communion qui sait se sentir uni.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a expliqué que beaucoup reste à faire, notamment dans les domaines de la mortalité infanto-juvénile et de la malnutrition qui connaissent des sommets. A ce propos, les statistiques fournies par le ministère de la Santé indiquent que la mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1000 naissances vivantes entre 2012 et 2018. Les statistiques sont aussi sombres en matière de mortalité maternelle avec 587 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2015.
Le président de la République a indiqué que les défis sont énormes et qu’il y a donc nécessité d’accélérer la cadence des actions. Pour Ibrahim Boubacar Keïta, il faut revisiter les méthodes et les modes d’actions. «Quand une tâche n’est pas bien comprise et bien articulée, elle ne peut être exécutée à souhait, a énoncé le chef de l’Etat. Je suis heureux de voir les deux départements (Réforme de l’administration et Santé) travailler ensemble pour que de la base au sommet, l’ensemble du système soit revu et corrigé et partout que le Malien ait accès à un minimum de soins de qualité».
La rencontre qui s’étendra sur quatre jours, sera structurée en travaux de groupes thématiques, notamment sur l’offre de soins, la gouvernance du système et le financement de la santé. Il est prévu aussi une plénière pour finaliser un document cadre de la réforme du système de santé.
Plus d’une centaine d’experts nationaux et internationaux sont conviés à développer leur expertise sur des questions essentielles liées au processus. Les résultats de l’atelier sont donc attendus pour que notre pays prenne un nouveau départ dans le secteur de la santé.
Essor.ml
Le chef de l’Etat a fait ces annonces à l’ouverture de l’atelier de haut niveau sur la réforme du système de santé qui s’est ouvert, hier au Centre international des conférences de Bamako, sous son autorité.
La cérémonie a enregistré la présence des membres du gouvernement, notamment du ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Pr Samba Ousmane Sow et sa collègue de la Réforme de l’administration et de la Transparence de la vie publique, Safia Boly, des présidents des institutions de la République, des représentants du corps diplomatique, des anciens Premiers ministres (Ousmane Issoufi Maïga et Soumana Sako). Etaient aussi présents des anciens ministres de la Santé et un beau parterre de sommités de la médecine et de la recherche dans notre pays.
Il faut rappeler que le conseil des ministres du 21 février dernier avait annoncé au chapitre des communications, au titre du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, avoir pris acte de l’organisation de cet atelier de finalisation et d’approbation du document de réforme de notre système de santé. Le conseil avait annoncé aussi la présence du chef de l’Etat pour présider l’ouverture de cette rencontre majeure. Il est surtout utile de préciser que notre pays a entrepris depuis quelques temps maintenant, cette vaste réforme du système de santé qui doit aboutir à une meilleure organisation de nos établissements de soins et un relèvement du plateau technique de ces structures.
La réforme doit aussi consacrer l’érection de certains établissements hospitalo-universitaires (CHU) de 3è référence, en structures hospitalières de 4è référence, de certains Centres de santé de référence (Csref) en hôpitaux et enfin de quelques Centres de santé communautaire (Cscom) en Csref et une juste répartition des bonnes compétences sur l’ensemble du territoire national.
Le tout s’inscrit dans la volonté politique affichée par le président Keïta d’amener notre système de santé à avoir une capacité de riposte et offrir des soins de qualité accessibles pour tous. Si la réforme est salutaire dans son essence, il faut y mettre le contenu requis.
LE CHEMIN DE LA RENAISSANCE
La nécessité d’une réforme de notre système de santé s’impose pour pallier les insuffisances constatées et décriées par les malades et autres usagers mais aussi par les professionnels du secteur eux-mêmes. Il suffit d’échanger avec ces différentes catégories pour mesurer l’urgence d’une réforme.
Pour Josiane Yaguibou, représentante du UNFPA et chef de file des partenaires techniques et financiers de la santé, la réforme visera l’amélioration de l’offre de soins et des services de santé mais aussi la gouvernance et le système de communication dans le secteur. Elle a réitéré l’engagement des partenaires vraiment mobilisés pour accompagner le processus de réforme de notre système de santé.
Quant à la ministre Safia Boly, elle a expliqué que l’atelier de haut niveau permettra d’analyser les enjeux de gouvernance dans le secteur de la santé et l’utilisation judicieuse des services. Elle a aussi rappelé en substance que la qualité de soins ne dépend pas seulement des infrastructures mais qu’il faut aussi de la disponibilité et l’engagement des professionnels.
Pour sa part, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique a expliqué que notre pays est sur le chemin de la renaissance, certes, mais qu’il y a encore de nombreux obstacles à surmonter. Pour lui, la santé et le bien-être de la population constituent la pierre angulaire de la renaissance et du développement de la nation. Et cela commencera par la réforme du secteur des soins de santé primaires.
Le Pr Samba Ousmane Sow a apporté des précisions sur le démarrage véritable du processus qui commencera immédiatement par la réforme des soins de santé primaires pour un coût annuel, hors dépenses d’investissement, estimé à 6 milliards de Fcfa cette année. Mais il a aussi tenu à préciser que cela augmentera à 69 milliards en 2022. Ce qui demandera, selon le ministre en charge de la Santé, une augmentation des ressources financières allouées à la santé sur le budget d’Etat pour les quatre prochaines années en vue d’atteindre au moins 6% du budget en 2022.
Auparavant, le Pr Sow avait précisé que notre pays n’a dépensé que 0,85% du PIB en soins de santé et 4,32% du budget national révisé en 2018. Il a repris à son compte le constat que les frais d’utilisation représentent un obstacle majeur aux soins de santé. Et selon lui, 46% de la population ayant besoin de soins n’auraient pas utilisé les services de santé parce qu’ils sont trop chers.
«Le merveilleux monde de la santé se dépense sans compter, dans des conditions souvent inimaginables et pour des revenus pas toujours évidents. C’est un monde qui mérite le respect que je lui accorde volontiers», a souligné le président Keïta qui a également rappelé vouloir un Mali de communion qui sait se sentir uni.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a expliqué que beaucoup reste à faire, notamment dans les domaines de la mortalité infanto-juvénile et de la malnutrition qui connaissent des sommets. A ce propos, les statistiques fournies par le ministère de la Santé indiquent que la mortalité infantile a augmenté de 95 à 101 décès pour 1000 naissances vivantes entre 2012 et 2018. Les statistiques sont aussi sombres en matière de mortalité maternelle avec 587 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2015.
Le président de la République a indiqué que les défis sont énormes et qu’il y a donc nécessité d’accélérer la cadence des actions. Pour Ibrahim Boubacar Keïta, il faut revisiter les méthodes et les modes d’actions. «Quand une tâche n’est pas bien comprise et bien articulée, elle ne peut être exécutée à souhait, a énoncé le chef de l’Etat. Je suis heureux de voir les deux départements (Réforme de l’administration et Santé) travailler ensemble pour que de la base au sommet, l’ensemble du système soit revu et corrigé et partout que le Malien ait accès à un minimum de soins de qualité».
La rencontre qui s’étendra sur quatre jours, sera structurée en travaux de groupes thématiques, notamment sur l’offre de soins, la gouvernance du système et le financement de la santé. Il est prévu aussi une plénière pour finaliser un document cadre de la réforme du système de santé.
Plus d’une centaine d’experts nationaux et internationaux sont conviés à développer leur expertise sur des questions essentielles liées au processus. Les résultats de l’atelier sont donc attendus pour que notre pays prenne un nouveau départ dans le secteur de la santé.
Essor.ml