Le Mali, à l’instar des pays d’Afrique de l’Ouest, est confrontée à la problématique de l’insertion dans les activités économiques des jeunes en général, et plus particulièrement des jeunes femmes et hommes en milieu rural. En Afrique, environ 60 % de la population a moins de 24 ans parmi lesquels plus de 70 % gagnent moins de 2 USS par jour. Au Mali, le secteur primaire (en particulier l’Agriculture) occupe plus de 80 % de la population active et contribue pour 34 à 36 % au Produit Intérieur Brut (PIB). Découlant de cette place de choix, depuis des décennies, la promotion de l’emploi rural est une priorité dans la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. C’est ainsi qu’en traduction de l’engagement volontaire de l’Etat pour faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique, la politique de promotion de l’emploi, selon le Programme Décennal de Développement de la Formation Professionnelle pour l’Emploi (PRODEFPE), s’articule autour de certains dispositifs d’intervention. Il ne s’agit donc pas seulement de créer plus d’emplois, mais les emplois doivent être « décents » pour contribuer à la réduction de la pauvreté. Si les emplois ruraux ne génèrent pas de revenus suffisants et stables, ou pires, s’ils marginalisent les travailleurs en violant leurs droits fondamentaux, l’emploi ne conduira pas à l’autonomisation des jeunes et à des moyens d’existence durables. L’opérationnalisation de la stratégie de promotion de l’emploi en milieu rural implique une coordination de l’ensemble des interventions au profit des jeunes femmes et hommes évoluant en milieu rural. Pour y arriver, il peut être envisagé la mise en place d’un cadre fonctionnel regroupant les acteurs majeurs concernés par la question de l’emploi en milieu rural. Dans ce cadre, le Gouvernement et les acteurs du secteur privé ont initié toute une série d’actions pilotées et mises en œuvre par les Ministères en charge de l’Emploi, de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche. Parmi ces actions, nous pouvons citer de façon non exhaustive la mise en œuvre des projets et programmes majeurs suivants : le projet de formation professionnelle, insertion et appui à l’entrepreneuriat des jeunes ruraux (FIER) ; le projet d’amélioration de la compétitivité des entreprises par la formation (ACEFOR), destiné à des entreprises maliennes dans le domaine agricole ; le projet de développement des compétences et emploi des jeunes (PROCEJ), pour contribuer à l’amélioration de l’éducation et de l’emploi des jeunes, mais aussi au financement des entreprises des jeunes ; les projets exécutés par la FAO, principalement ceux adoptant l’approche basée sur les champs écoles Jeunesse au travail : réduction de la pauvreté rurale ; contribution à l’insertion professionnelle et au renforcement de la résilience des jeunes en milieu dans le centre-sud au Mali ; améliorer la résilience et la nutrition des populations vulnérables région de Mopti, cercle de Bandiagara ; intensifier la résilience aux changements climatiques à travers une gestion agricole et pastorale intégrée dans la zone sahélienne dans le cadre de la gestion durable des terres ; contribuer à la compétitivité et à l’intensification durable des filières cotonnières africaines par le développement des capacités en GIPD ; la facilitation de l’accès des jeunes ruraux femmes et hommes à la terre à travers l’octroi systématique des parcelles aux jeunes dans les nouveaux aménagements ; la facilitation de l’accès au financement des projets des jeunes à travers les PTF ; le renforcement institutionnel des groupements de jeunes hommes et femmes à travers les organisations faîtières comme l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), l’Association des Organisations Professionnelles Paysannes (AOPP), la Coordination Nationale des Organisations Paysannes (CNOP), la Fédération Nationale des Jeunes Ruraux (FENAJER) et la Fédération Nationale des Femmes Rurales (FENAFER).
Flani SORA