Comment atteindre à la fois les objectifs d’atténuation et d’adaptation ? En développant, notamment, des infrastructures « vertes ».
Réduire les émissions des infrastructures
Par exemple, il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports, actuellement le deuxième plus gros pollueur au monde, en investissant dans des solutions propres et à faible consommation énergétique.
Les avancées sont déjà visibles. Pas moins de 61 % des obligations climatiques, qui pèsent 895 milliards de dollars selon la Climate Bonds Initiative (a), sont consacrés à des projets de transport écologique : véhicules électriques, infrastructures moins polluantes sur les réseaux ferroviaires publics, etc.
Cette dynamique s’observe également dans d’autres segments des infrastructures. Les bâtiments, en particulier, ont besoin de quantités d’énergie considérables, ce qui contribue aux émissions de GES. Les projets de bâtiments verts cherchent à réduire l’impact environnemental des bâtiments sur toute leur durée de vie, grâce à des solutions permettant d'économiser de l'eau et de l’énergie (compteurs intelligents et éclairage à LED, par exemple).
Un nombre croissant de technologies propres sont en cours de développement, et les infrastructures à forte consommation de charbon et d’énergie pourraient connaître encore quelques transformations radicales. On peut aussi s’attendre à ce que les infrastructures vertes continuent de progresser grâce aux financements supplémentaires qui découleront de l’accord de Paris et à l’intensification des efforts de réduction des émissions de GES.
Renforcer la résilience
Cependant, outre ces mesures d’atténuation, il est de plus en plus urgent de remédier aux conséquences du changement climatique, c’est-à-dire de s’y adapter. En raison du risque de phénomènes météorologiques extrêmes, et des évolutions à long terme et de la variabilité des régimes climatiques provoquées par le réchauffement, les projets d’adaptation cherchent à renforcer la résilience des bâtiments, des infrastructures critiques (comme les transports) et, surtout, des populations.
Il s’agit par exemple de construire des routes et des voies ferrées à l’épreuve du climat, ou encore des digues contre les inondations sur le littoral. Soit autant de dispositifs qui contribuent à la protection des populations face à des catastrophes naturelles qui s’aggravent sous l’effet d’un climat en mutation. Après l’ouragan Katrina, par exemple, la reconstruction de la Nouvelle-Orléans a été longue et coûteuse. Une infrastructure résiliente permet des opérations de secours plus rapides et évite de lourdes dépenses à la collectivité.
La COP23
La 23e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (la COP23), qui s’est tenue ce mois-ci à Bonn, a souligné l’importance de ce type de projets d’infrastructure. Le financement d’initiatives d’atténuation et d’adaptation était l’un des piliers de la COP23 : les Fidji, qui ont assuré la présidence de la conférence avec l’appui de l’Allemagne, ont procédé à une émission obligataire équivalent à 50 millions de dollars américains pour financer des projets climatiques , avec l’aide du Groupe de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC). Ces obligations « vertes » financeront notamment des écoles et des hôpitaux résistants aux phénomènes météorologiques, ainsi que des ouvrages anti-inondations dans les régions côtières et les vallées fluviales vulnérables, afin de protéger les habitants des Fidji des effets du réchauffement de la planète. Les Fidji sont le premier pays en développement à émettre une obligation verte souveraine, qui vient étoffer un marché en pleine croissance, chiffré à environ 220 milliards de dollars.
En conclusion, les projets d’infrastructure verte ont un double bienfait : ils atténuent les émissions de GES et renforcent la résilience contre les conséquences du réchauffement planétaire. Et, ce faisant, ils incitent les populations et les pays à trouver ensemble des stratégies communes de lutte contre le changement climatique.
MICHAEL WILKINS
Banque mondiale
Réduire les émissions des infrastructures
Par exemple, il est possible de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur des transports, actuellement le deuxième plus gros pollueur au monde, en investissant dans des solutions propres et à faible consommation énergétique.
Les avancées sont déjà visibles. Pas moins de 61 % des obligations climatiques, qui pèsent 895 milliards de dollars selon la Climate Bonds Initiative (a), sont consacrés à des projets de transport écologique : véhicules électriques, infrastructures moins polluantes sur les réseaux ferroviaires publics, etc.
Cette dynamique s’observe également dans d’autres segments des infrastructures. Les bâtiments, en particulier, ont besoin de quantités d’énergie considérables, ce qui contribue aux émissions de GES. Les projets de bâtiments verts cherchent à réduire l’impact environnemental des bâtiments sur toute leur durée de vie, grâce à des solutions permettant d'économiser de l'eau et de l’énergie (compteurs intelligents et éclairage à LED, par exemple).
Un nombre croissant de technologies propres sont en cours de développement, et les infrastructures à forte consommation de charbon et d’énergie pourraient connaître encore quelques transformations radicales. On peut aussi s’attendre à ce que les infrastructures vertes continuent de progresser grâce aux financements supplémentaires qui découleront de l’accord de Paris et à l’intensification des efforts de réduction des émissions de GES.
Renforcer la résilience
Cependant, outre ces mesures d’atténuation, il est de plus en plus urgent de remédier aux conséquences du changement climatique, c’est-à-dire de s’y adapter. En raison du risque de phénomènes météorologiques extrêmes, et des évolutions à long terme et de la variabilité des régimes climatiques provoquées par le réchauffement, les projets d’adaptation cherchent à renforcer la résilience des bâtiments, des infrastructures critiques (comme les transports) et, surtout, des populations.
Il s’agit par exemple de construire des routes et des voies ferrées à l’épreuve du climat, ou encore des digues contre les inondations sur le littoral. Soit autant de dispositifs qui contribuent à la protection des populations face à des catastrophes naturelles qui s’aggravent sous l’effet d’un climat en mutation. Après l’ouragan Katrina, par exemple, la reconstruction de la Nouvelle-Orléans a été longue et coûteuse. Une infrastructure résiliente permet des opérations de secours plus rapides et évite de lourdes dépenses à la collectivité.
La COP23
La 23e conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (la COP23), qui s’est tenue ce mois-ci à Bonn, a souligné l’importance de ce type de projets d’infrastructure. Le financement d’initiatives d’atténuation et d’adaptation était l’un des piliers de la COP23 : les Fidji, qui ont assuré la présidence de la conférence avec l’appui de l’Allemagne, ont procédé à une émission obligataire équivalent à 50 millions de dollars américains pour financer des projets climatiques , avec l’aide du Groupe de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC). Ces obligations « vertes » financeront notamment des écoles et des hôpitaux résistants aux phénomènes météorologiques, ainsi que des ouvrages anti-inondations dans les régions côtières et les vallées fluviales vulnérables, afin de protéger les habitants des Fidji des effets du réchauffement de la planète. Les Fidji sont le premier pays en développement à émettre une obligation verte souveraine, qui vient étoffer un marché en pleine croissance, chiffré à environ 220 milliards de dollars.
En conclusion, les projets d’infrastructure verte ont un double bienfait : ils atténuent les émissions de GES et renforcent la résilience contre les conséquences du réchauffement planétaire. Et, ce faisant, ils incitent les populations et les pays à trouver ensemble des stratégies communes de lutte contre le changement climatique.
MICHAEL WILKINS
Banque mondiale