L’annonce de l’avènement de l’ECO ne serait –elle pas un OS à ronger, envoyé aux opinions publiques africaines pour les distraire des cruciales questions de démocratie que pose l’équation des mandats présidentiels ? Ces élites qui bruyamment agitent à intervalles réguliers les questions de souveraineté monétaire, d’indépendance économique des pays classés parmi les plus pauvres lourdement endettés pour ne pas dire très endettés (PPTE) ne mettent –ils pas la charrue avant les bœufs, en engageant ce débat qui est loin de connaitre son épilogue, tant les fondamentaux qui doivent le soutenir restent insatisfaits ?
La question ne manque pas de pertinence si l’on sait que les tenants de cette initiative sont tous engagés dans des débats internes de renouvellement de mandat (3e ou 4e, c’est selon) dans lesquels le commun des mortels perd « sa Constitution ».
L’annonce de la nouvelle monnaie ECO, n’est-elle pas alors "l’arbre qui cache la forêt » que constitue la perspective de 3e mandat en Côte d’ivoire, au Sénégal, en Guinée, au Togo, le probable second mandat du Président Talon au Bénin … ?
Au fond, ce débat-là adresse-t-il les vraies questions que se posent les citoyens à savoir, si le changement de monnaie ne leur fait perdre la convertibilité actuelle du CFA en Euro au même taux ? Ceux qui envoient de l’argent dans leur pays d’origine gagnent-ils ou non au change ?
Difficile à dire, car en fait il est plus idéologique que technique. C’est la raison pour laquelle les enjeux politiques des principaux protagonistes risquent de l’ériger en épouvantail, pour flatter la fibre nationaliste des velléitaires de l’indépendance économique et monétaire.
Il s’y ajoute que le flou entretenu autour de l’échéancier de la mise en service de l’ECO la rend plus qu’incertaine.
En effet, dans le communiqué final sanctionnant la fin de la session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest africaine, le conseil rappelle qu’un des principaux éléments de la réforme est « le changement du nom de la monnaie Franc CFA en ECO, lorsque les pays de l’Uemoa intégreront la nouvelle Zone ECO de la Cedeao », sans indiquer une date précise pour cette intégration.
Bref, il semble que cette annonce soit juste destinée à calmer les ardeurs de certains activistes, mais aussi des quelques chefs d’Etat qui ont eu la hardiesse de suivre les réclamations de Abdoulaye Wade sur les réserves de change détenues dans le compte d’opérations du Trésor français.
L’intégration des deux zones monétaires qui devait constituer la ZMAO n’est pas pour demain si l’on analyse bien les réserves du Nigéria et accessoirement celle du Ghana par rapport à l’arrimage à l’Euro, mais aussi les critères de convergence dont ont dit que seul le Togo les remplis au sein de l’UEMOA, sans compter la dimension idéologique liée à l’indépendance des francophones vis-à-vis de la France et du soutien dont ils bénéficient.
La prudence doit être de mise en travaillant d’abord sur le renforcement de nos économies et leur intégration dans la solidarité, avant de se lancer dans une aventure qui risque de nous conduire à une monnaie sans grande valeur avec des économies minées par l’inflation.
Oumar Nourou
La question ne manque pas de pertinence si l’on sait que les tenants de cette initiative sont tous engagés dans des débats internes de renouvellement de mandat (3e ou 4e, c’est selon) dans lesquels le commun des mortels perd « sa Constitution ».
L’annonce de la nouvelle monnaie ECO, n’est-elle pas alors "l’arbre qui cache la forêt » que constitue la perspective de 3e mandat en Côte d’ivoire, au Sénégal, en Guinée, au Togo, le probable second mandat du Président Talon au Bénin … ?
Au fond, ce débat-là adresse-t-il les vraies questions que se posent les citoyens à savoir, si le changement de monnaie ne leur fait perdre la convertibilité actuelle du CFA en Euro au même taux ? Ceux qui envoient de l’argent dans leur pays d’origine gagnent-ils ou non au change ?
Difficile à dire, car en fait il est plus idéologique que technique. C’est la raison pour laquelle les enjeux politiques des principaux protagonistes risquent de l’ériger en épouvantail, pour flatter la fibre nationaliste des velléitaires de l’indépendance économique et monétaire.
Il s’y ajoute que le flou entretenu autour de l’échéancier de la mise en service de l’ECO la rend plus qu’incertaine.
En effet, dans le communiqué final sanctionnant la fin de la session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest africaine, le conseil rappelle qu’un des principaux éléments de la réforme est « le changement du nom de la monnaie Franc CFA en ECO, lorsque les pays de l’Uemoa intégreront la nouvelle Zone ECO de la Cedeao », sans indiquer une date précise pour cette intégration.
Bref, il semble que cette annonce soit juste destinée à calmer les ardeurs de certains activistes, mais aussi des quelques chefs d’Etat qui ont eu la hardiesse de suivre les réclamations de Abdoulaye Wade sur les réserves de change détenues dans le compte d’opérations du Trésor français.
L’intégration des deux zones monétaires qui devait constituer la ZMAO n’est pas pour demain si l’on analyse bien les réserves du Nigéria et accessoirement celle du Ghana par rapport à l’arrimage à l’Euro, mais aussi les critères de convergence dont ont dit que seul le Togo les remplis au sein de l’UEMOA, sans compter la dimension idéologique liée à l’indépendance des francophones vis-à-vis de la France et du soutien dont ils bénéficient.
La prudence doit être de mise en travaillant d’abord sur le renforcement de nos économies et leur intégration dans la solidarité, avant de se lancer dans une aventure qui risque de nous conduire à une monnaie sans grande valeur avec des économies minées par l’inflation.
Oumar Nourou