D’importantes réalisations ont été enregistrées par l’Uemoa dans divers domaines et secteurs majeurs concernant le développement de l’Union. L’analyse est du Pr Alioune Sall, directeur exécutif de l’Institut des Futurs Africains basé à Pretoria en Afrique du Sud. Il prend part à la conférence inaugurale du Forum du 25ème anniversaire de l'Uemoa, ce jour à Ouagadougou sur le thème : «Uemoa, 25 ans : Ensemble relevons le défi de la libre circulation des personnes et des biens dans un espace communautaire sécurisé ».
Selon l’universitaire, au niveau institutionnel, tous les organes et institutions prévus par le Traité de janvier 1994 sont opérationnels : la commission et la cour de justice depuis janvier 1995 ; le comité interparlementaire depuis mars 1998 ; la chambre consulaire régionale depuis 1998. Les institutions spécialisées autonomes que sont la Bceao et la Boad existaient déjà dans le cadre de l’Union monétaire ouest africaine (Uemoa).
Dans le domaine de l’harmonisation des législations, ajoute-t-il, il faut mentionner notamment l’harmonisation du cadre juridique, comptable et statistiques des finances publiques et l’harmonisation des fiscalités.
«Depuis janvier 2000, la zone Uemoa est une union douanière caractérisée par une libéralisation des échanges intracommunautaires et un Tarif extérieur commun(Tec). Depuis janvier 2017, tous les Etats membres de l’Uemoa appliquent le Tec de la Cedeao entrée en vigueur depuis janvier 2015 », a relevé M. Sall.
Selon lui, au niveau du marché financier régional, on note la création du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, la mise en place de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm)) à Abidjan.
Au plan économique, l’Uemoa a mis en œuvre des politiques sectorielles communes (Politique énergétiques commune, Programme industrielle commune, Politique minière commune, Politique agricole de l’Uemoa, Programme commun des infrastructures et des transports routiers).
En 2006, elle a initié un premier Programme économique régional (Per) 2006-2010 consacré en partie aux infrastructures économiques. Le deuxième Per (2018-2022), adopté en mai 2018 met l’accent sur les ressources humaines de la santé et du social.
Au niveau macro-économique, la zone a réalisé un taux de croissance réel moyen annuel de 6,3% par an sur la période 2012-2017.
«Malgré ces progrès probants, notamment sur le plan statutaire, l’Uemoa reste encore, sur le chemin de l’intégration régionale, confrontée à de multiples défis. Cinq d’entre eux me paraissent devoir mériter une attention soutenue », a indiqué Alioune Sall.
L’un des défis, c’est la gouvernance sécuritaire. Alioune Sall estime que ce défi est certainement le plus important aujourd’hui dans la sous-région ouest africaine. De nombreux pays de la zone font face à un terrorisme djihadiste, un extrémisme violent et des conflits communautaires qui ont tendance à s’aggraver. Les ressources humaines, financières et matérielles mobilisées pour y faire face et les entraves à la libre circulation qu’ils occasionnent sont autant de contraintes à l’intégration régionale et au développement.
Le second défi est lié à la gouvernance politique. «En matière de gouvernance, notamment politique, malgré les efforts réalisés, aucun des pays de l’Union n’échappe à la contestation des processus et des résultats électoraux. Beaucoup de régimes s’apparentent à des « democratures », comme disait Pius Njawe.
Beaucoup d’efforts restent encore à faire pour éviter que les processus d’alternance n’entrainent des situations de crises préjudiciables à la paix sociale et à l’activité économique », a expliqué le directeur exécutif de l’Institut des futurs africains.
Quant au troisième défi, il concerne le développement des ressources humaines. «Dans un contexte de globalisation et de mondialisation tiré par la Fiac et la science et les technologies, à l’orée de la 4eme révolution industrielle, des ressources humaines en quantité et en qualité sont indispensables pour relever les défis du développement dans l’Union.
Or dans ce domaine, la situation reste préoccupante malgré les efforts consentis par les Etats ces dernières années », a ajouté M. Sall.
Le quatrième défi a trait au développement des infrastructures Alioune Sall pense que le développement des infrastructures de transport, de communication et de l’énergie constitue un impératif qui conditionne les échanges commerciaux et facilite la compétitivité de
l’espace économique Uemoa.
Selon lui, l’enclavement de nombreuses régions de la zone et le coût élevé des transports, des télécommunications et de l’énergie dans la sous-région sont autant de facteurs qui militent en faveur d’actions pour le développement des infrastructures économiques de l’Union.
Et le cinquième défi, c’est la perspective de l’intégration dans la Zone « Eco » . «Une décision importante pour l’intégration régionale de la Cedeao qui ne manquera d’impacter l’évolution de l’Uemoa a été prise en juin 2019 : il s’agit de la mise en circulation prévue en 2020 d’une monnaie dénommée ECO. Quand on sait l’importance du FCFA dans le processus d’intégration des pays de l’Uemoa, l’on ne peut manquer de s’interroger sur l’implication de cette décision sur l’avenir de l’Uemoa, ses modalités d’intervention et sa gouvernance institutionnelle », a relevé l’universitaire. A son avis, il se trouve en effet que la zone de l’Uemoa a acquis une expérience et une expertise dans la gestion de la monnaie et du crédit, fondée sur l’observation de certains principes fondamentaux :
«Relever ces différents défis ; qui sont de caractères multiformes et variés, exige une réflexion globale et de long terme sur le futur de la zone Uemoa, c’est-à-dire à une réflexion prospective et stratégique avec le concours de tous les acteurs de l’Union. Mais aussi avec les acteurs de la Cedeao », a conclu l’universitaire.
Ismaila BA, Envoyé spécial à Ouagadougou
Selon l’universitaire, au niveau institutionnel, tous les organes et institutions prévus par le Traité de janvier 1994 sont opérationnels : la commission et la cour de justice depuis janvier 1995 ; le comité interparlementaire depuis mars 1998 ; la chambre consulaire régionale depuis 1998. Les institutions spécialisées autonomes que sont la Bceao et la Boad existaient déjà dans le cadre de l’Union monétaire ouest africaine (Uemoa).
Dans le domaine de l’harmonisation des législations, ajoute-t-il, il faut mentionner notamment l’harmonisation du cadre juridique, comptable et statistiques des finances publiques et l’harmonisation des fiscalités.
«Depuis janvier 2000, la zone Uemoa est une union douanière caractérisée par une libéralisation des échanges intracommunautaires et un Tarif extérieur commun(Tec). Depuis janvier 2017, tous les Etats membres de l’Uemoa appliquent le Tec de la Cedeao entrée en vigueur depuis janvier 2015 », a relevé M. Sall.
Selon lui, au niveau du marché financier régional, on note la création du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers, la mise en place de la Bourse régionale des valeurs mobilières (Brvm)) à Abidjan.
Au plan économique, l’Uemoa a mis en œuvre des politiques sectorielles communes (Politique énergétiques commune, Programme industrielle commune, Politique minière commune, Politique agricole de l’Uemoa, Programme commun des infrastructures et des transports routiers).
En 2006, elle a initié un premier Programme économique régional (Per) 2006-2010 consacré en partie aux infrastructures économiques. Le deuxième Per (2018-2022), adopté en mai 2018 met l’accent sur les ressources humaines de la santé et du social.
Au niveau macro-économique, la zone a réalisé un taux de croissance réel moyen annuel de 6,3% par an sur la période 2012-2017.
«Malgré ces progrès probants, notamment sur le plan statutaire, l’Uemoa reste encore, sur le chemin de l’intégration régionale, confrontée à de multiples défis. Cinq d’entre eux me paraissent devoir mériter une attention soutenue », a indiqué Alioune Sall.
L’un des défis, c’est la gouvernance sécuritaire. Alioune Sall estime que ce défi est certainement le plus important aujourd’hui dans la sous-région ouest africaine. De nombreux pays de la zone font face à un terrorisme djihadiste, un extrémisme violent et des conflits communautaires qui ont tendance à s’aggraver. Les ressources humaines, financières et matérielles mobilisées pour y faire face et les entraves à la libre circulation qu’ils occasionnent sont autant de contraintes à l’intégration régionale et au développement.
Le second défi est lié à la gouvernance politique. «En matière de gouvernance, notamment politique, malgré les efforts réalisés, aucun des pays de l’Union n’échappe à la contestation des processus et des résultats électoraux. Beaucoup de régimes s’apparentent à des « democratures », comme disait Pius Njawe.
Beaucoup d’efforts restent encore à faire pour éviter que les processus d’alternance n’entrainent des situations de crises préjudiciables à la paix sociale et à l’activité économique », a expliqué le directeur exécutif de l’Institut des futurs africains.
Quant au troisième défi, il concerne le développement des ressources humaines. «Dans un contexte de globalisation et de mondialisation tiré par la Fiac et la science et les technologies, à l’orée de la 4eme révolution industrielle, des ressources humaines en quantité et en qualité sont indispensables pour relever les défis du développement dans l’Union.
Or dans ce domaine, la situation reste préoccupante malgré les efforts consentis par les Etats ces dernières années », a ajouté M. Sall.
Le quatrième défi a trait au développement des infrastructures Alioune Sall pense que le développement des infrastructures de transport, de communication et de l’énergie constitue un impératif qui conditionne les échanges commerciaux et facilite la compétitivité de
l’espace économique Uemoa.
Selon lui, l’enclavement de nombreuses régions de la zone et le coût élevé des transports, des télécommunications et de l’énergie dans la sous-région sont autant de facteurs qui militent en faveur d’actions pour le développement des infrastructures économiques de l’Union.
Et le cinquième défi, c’est la perspective de l’intégration dans la Zone « Eco » . «Une décision importante pour l’intégration régionale de la Cedeao qui ne manquera d’impacter l’évolution de l’Uemoa a été prise en juin 2019 : il s’agit de la mise en circulation prévue en 2020 d’une monnaie dénommée ECO. Quand on sait l’importance du FCFA dans le processus d’intégration des pays de l’Uemoa, l’on ne peut manquer de s’interroger sur l’implication de cette décision sur l’avenir de l’Uemoa, ses modalités d’intervention et sa gouvernance institutionnelle », a relevé l’universitaire. A son avis, il se trouve en effet que la zone de l’Uemoa a acquis une expérience et une expertise dans la gestion de la monnaie et du crédit, fondée sur l’observation de certains principes fondamentaux :
«Relever ces différents défis ; qui sont de caractères multiformes et variés, exige une réflexion globale et de long terme sur le futur de la zone Uemoa, c’est-à-dire à une réflexion prospective et stratégique avec le concours de tous les acteurs de l’Union. Mais aussi avec les acteurs de la Cedeao », a conclu l’universitaire.
Ismaila BA, Envoyé spécial à Ouagadougou