Interpellée sur le sujet, en marge d’un panel récemment tenu à Dakar dans le cadre du Women's Entrepreneurship Day, cette présidente et fondatrice de la société E & Parteners explique que « la finance utile c’est de pouvoir, à travers des levers de fonds doux, pas trop chers, aider les femmes entrepreneurs, s’en servir comme levier et les aider à augmenter leur capacité à passer l’étape de PME-PMI ».
Son engagement semble être motivé par le fait que les femmes aient d’énormes difficultés à s’organiser pour se financer, pour être des championnes locales ou des championnes régionales et pourquoi pas panafricaines.
Evelyne Tall compte ainsi s’appuyer sur l’expérience capitalisée au fil de sa carrière dans diverses sortes de financement qu’elle maitrise tels que les banques, les fonds d’investissement, le crowfunding. Ce qui l’a permettrait d’être à l’intersection de tous ces secteurs pour apporter à ces femmes un appui en capacity bulding, en appui institutionnel, et les aider à avoir du réseautage.« Les femmes ne sont pas très fortes dans le réseautage. Un linkage de réseautage va pouvoir les exposer et peut être créer et les pousser à peser dans l’économie de leur pays, leur sous-région ».
Pour y parvenir, estime-t-elle, qu’il faut d’abord régler le problème de l’éducation en maintenant les femmes à l’école. Plus loin, Mme Tall met le doigt sur l’éducation financière.
A son avis, beaucoup de femmes ont des projets ingénieux mais qui souffrent d’un manque d’informations. « Si on peut leur apporter ça dans un panier, choisir ce qu’il faut pour elles, les aider dans leur stratégie, nous le ferons avec détermination », assure-telle.
Une cagnotte de 21 milliards de dollars abandonnée pour servir la société africaine
Avec cette nouvelle option, on apprend davantage sur les raisons qui, en partie, ont poussé Evelyne Tall a anticipé sa retraité à Ecobank. Une banque qu’elle a quittée avec un sentiment du devoir accompli mais aussi une volonté de faire bénéficier son expérience à la population toute entière.
« Comme toute personne dans la vie, on pense plus à ce que l’on peut apporter à la société qu’à un projet de carrière. Donc j’ai décidé de quitter avant ma retraite. Le prolongement naturel de ma carrière c’est dans la finance et une des urgences c’est la finance utile ».
A Ecobank, de ses débuts en 1998 au 31 janvier 2017, date de sa démission anticipée, Evelyne Tall a occupé des responsabilités pas des moindres et dont la dernière était celle de directeur général adjoint.
Elle a été responsable des opérations dans 32 pays d’Afrique, responsable de la gouvernance et du contrôle interne, directeur général adjointe d’Ecobank Mali, Directeur général d’Ecobank Sénégal, directeur de la zone UEMOA avec le Cap-Vert.
Par la suite, Mme Tall a été responsable des 32 filiales dans toute l’Afrique. Et quand elle quittait, elle gérait un total bilan de 21 milliards de dollars (environ 12 milliards de F Cfa). « J’ai beaucoup travaillé très modestement et je pense qu’il fallait un moment passer le relai », a-t-elle confié.
Mariama Diallo