« Les déterminants de la balance des services dans les pays de l’UEMOA ». Tel était le thème de cette 10ème édition de la Journée de diffusion des comptes qui revêt une importance particulière pour les pays de l’UEMOA. En effet, c’est le règlement n°09/2010 du 1er octobre 2010 relatif aux relations financières extérieures des Etats de l’Union qui confère à la BCEAO l’établissement des comptes extérieurs.
Le Directeur national de la BCEAO de souligner que la collecte des informations s’effectue au moyen d’enquêtes auprès des agents économiques. « La confidentialité et l’anonymat sont assurés par le caractère agrégé des données et garantis par des dispositions du règlement cité plus haut. En particulier, l’article 2 stipule que : les informations recueillies ne peuvent être utilisées à d’autres fins, notamment celle de contrôle fiscal ou économique » a indiqué M. Konzo Traoré. Cependant, malgré cette garantie, force est de constater que le niveau de collecte et la qualité des données attendues des entreprises industrielles et commerciales, qui représentent l’essentiel des unités économiques enquêtées, ne sont toujours pas satisfaisants. Le taux de réponse des unités enquêtées reste en deçà de 80% et il y a des interrogations sur l’exhaustivité de certaines informations fournies. Aux dires du Directeur national de la BCEAO, « cette situation constitue une préoccupation des membres du comité de la balance des paiements, u fait qu’elle pèse sur la qualité des comptes extérieurs produits et la pertinence des analyses y afférentes ».
C’est pourquoi, il a exhorté les opérations économiques encore réticents, à fournir des informations fiables et dans les délais souhaités.
L’analyse des comptes extérieurs du Mali, au cours des dernières années, met en exergue la vulnérabilité de l’économie malienne face aux chocs externes. En effet, le déficit courant, l’indicateur clé des comptes extérieurs, continue de se détériorer en s’établissant à 7,2% du PIB en 2016, après 5,3% en 2016, du fait de la contre-performance enregistrée dans les échanges commerciaux de biens et services. Ce déficit a, en partie, été résorbé par les flux de capitaux publics et privés, d’où un déficit global de la balance des paiements qui se situe à 317,8 milliards de FCFA.
Pour le conseiller technique du ministère de l’Economie et des finances, l’analyse de la balance des paiements éclaire les déséquilibres internes et externes. Le solde des paiements extérieurs d’une économie est le reflet du déséquilibre entre l’épargne et l’investissement. De ce fat, Diakaridia Dembélé, d’ajouter que l’analyse des mouvements de flux de biens et de capitaux privés peut permettre aux autorités d’engager un dialogue fécond avec le secteur privé et de formuler des politiques adéquates, permettant au pays de tirer le meilleur parti des activités de son secteur privé.
Il a engagé le secteur privé à profiter de cette journée pour engager des discussions approfondies et de formuler des politiques permettant au Mali de renforcer sa compétitivité, afin d’accroître sa part dans les échanges commerciaux. Il faut souligner que les principaux produits d’exportation de notre pays sont l’or, le coton, le bétail sur pied, les engrais.
Ibrahim Youssef