Parmi les 151 pays évalués figurent 43 pays africains, dont pas moins de 9 font partie des 10 derniers du classement. Chef de file du continent, Maurice occupe la 55ème place de ce classement mondial, lequel est dominé par les Pays-Bas, Singapour et la Suisse. Comme l’a déclaré Mukhisa Kituyi, Secrétaire général de la CNUCED, «l’Afrique n’est pas aussi bien préparée à participer à l’économie numérique et à profiter de ses avantages que le reste du monde. Les trois quarts de sa population n’ont pas encore commencé à utiliser Internet».
«On observe toutefois une progression des indicateurs clefs du commerce d’entreprise à consommateur à l’échelle du continent. Depuis 2014, l’Afrique subsaharienne affiche une croissance plus rapide que la moyenne mondiale pour trois des quatre indicateurs retenus ».
«Nous estimons qu’au moins 21 millions d’Africains ont fait des achats en ligne l’année dernière. Cela représente moins de 2 % du total mondial et près de la moitié de ces consommateurs connectés étaient concentrés dans trois pays (Nigéria, Afrique du Sud et Kenya). Cependant, depuis 2014, le nombre d’acheteurs en ligne a bondi de 18 % par an en Afrique, contre 12 % en moyenne au niveau mondial. »
Chacun des trois premiers pays africains du classement se distingue par l’un des quatre critères mesurés par l’indice, qui non seulement renseigne sur le nombre d’acheteurs en ligne, mais aussi évalue la facilité de paiement et de livraison.
Maurice a une confortable avance de 12 points par rapport au pays africain qui le suit. Ce petit État insulaire en développement obtient des résultats relativement élevés pour chacun des quatre indicateurs, mais se distingue plus particulièrement par le pourcentage de sa population ayant un compte bancaire ou un porte-monnaie mobile (90 %). Le Nigéria, pays le plus peuplé du continent, arrive en deuxième position, en grande partie grâce à la plus grande fiabilité acquise par ses services postaux, selon l’évaluation qui en a été faite par l’Union postale universelle (UPU). En tant que plus grand marché africain du commerce électronique d’entreprise à consommateur (à la fois par le nombre d’acheteurs et par les recettes), la fiabilité des livraisons est pour lui essentielle.
L’Afrique du Sud est le troisième pays africain du classement. Elle rivalise avec plusieurs autres pays du continent (Cabo Verde, Gabon, Maurice et Maroc) en ce qui concerne le taux de pénétration d’Internet, avec environ 6 internautes sur 10 habitants en 2017. Elle domine sensiblement par le nombre de serveurs Web sécurisés par million d’habitants (sites Web qui acceptent les ventes et les paiements en ligne).
Les pays africains doivent promouvoir l’utilisation d’Internet pour faire croître le commerce électronique, mais bon nombre d’entre eux doivent aussi faire en sorte que leurs internautes se sentent suffisamment en confiance pour acheter en ligne. À titre de comparaison avec les pays développés, 68 % des internautes de l’Union européenne ont acheté en ligne en 2017, contre seulement 13 % des internautes africains en moyenne. Si, au niveau mondial, l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur est corrélé avec le pourcentage d’acheteurs en ligne, cette corrélation est moins nette au niveau africain, car des facteurs autres que ceux retenus dans l’indice sont susceptibles d’avoir une influence. Le fait que certains pays obtiennent des notes relativement basses, compte tenu de leur pourcentage d’acheteurs en ligne, s’explique principalement par le manque de fiabilité de leurs services postaux. De plus, le paiement à la livraison étant le mode de règlement des transactions électroniques le plus courant sur le continent, il n’est peut-être pas aussi important pour les consommateurs africains de posséder un compte bancaire ou un porte monnaie mobile que pour les consommateurs d’autres pays en développement ou des pays développés.
La CNUCED aide les pays africains à devenir des acteurs du commerce électronique et à en tirer avantage. Ses évaluations rapides de l’état de préparation des pays les moins avancés au commerce électronique mettent en évidence les facteurs de blocage et proposent des solutions ; en décembre 2018, la CNUCED avait évalué la situation du Burkina Faso, du Libéria, de Madagascar, de l’Ouganda, du Sénégal, du Togo et de la Zambie.
Le classement 2018 de l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur a été présenté à la première Semaine africaine du commerce électronique, qui se tient à Nairobi (Kenya), du 10 au 14 décembre. Organisée par la CNUCED, l’Union africaine et l’Union européenne, cette manifestation est accueillie par le Gouvernement kenyan et bénéficie de la collaboration des partenaires de l’initiative eTrade for All. Sur le thème «Donner aux économies africaines les moyens d’entrer dans l’ère numérique», la Semaine africaine du commerce électronique permettra de réfléchir à la manière de rendre les pays africains mieux à même de devenir des acteurs et des bénéficiaires du commerce électronique et de l’économie numérique en pleine évolution.
Pathé TOURE
«On observe toutefois une progression des indicateurs clefs du commerce d’entreprise à consommateur à l’échelle du continent. Depuis 2014, l’Afrique subsaharienne affiche une croissance plus rapide que la moyenne mondiale pour trois des quatre indicateurs retenus ».
«Nous estimons qu’au moins 21 millions d’Africains ont fait des achats en ligne l’année dernière. Cela représente moins de 2 % du total mondial et près de la moitié de ces consommateurs connectés étaient concentrés dans trois pays (Nigéria, Afrique du Sud et Kenya). Cependant, depuis 2014, le nombre d’acheteurs en ligne a bondi de 18 % par an en Afrique, contre 12 % en moyenne au niveau mondial. »
Chacun des trois premiers pays africains du classement se distingue par l’un des quatre critères mesurés par l’indice, qui non seulement renseigne sur le nombre d’acheteurs en ligne, mais aussi évalue la facilité de paiement et de livraison.
Maurice a une confortable avance de 12 points par rapport au pays africain qui le suit. Ce petit État insulaire en développement obtient des résultats relativement élevés pour chacun des quatre indicateurs, mais se distingue plus particulièrement par le pourcentage de sa population ayant un compte bancaire ou un porte-monnaie mobile (90 %). Le Nigéria, pays le plus peuplé du continent, arrive en deuxième position, en grande partie grâce à la plus grande fiabilité acquise par ses services postaux, selon l’évaluation qui en a été faite par l’Union postale universelle (UPU). En tant que plus grand marché africain du commerce électronique d’entreprise à consommateur (à la fois par le nombre d’acheteurs et par les recettes), la fiabilité des livraisons est pour lui essentielle.
L’Afrique du Sud est le troisième pays africain du classement. Elle rivalise avec plusieurs autres pays du continent (Cabo Verde, Gabon, Maurice et Maroc) en ce qui concerne le taux de pénétration d’Internet, avec environ 6 internautes sur 10 habitants en 2017. Elle domine sensiblement par le nombre de serveurs Web sécurisés par million d’habitants (sites Web qui acceptent les ventes et les paiements en ligne).
Les pays africains doivent promouvoir l’utilisation d’Internet pour faire croître le commerce électronique, mais bon nombre d’entre eux doivent aussi faire en sorte que leurs internautes se sentent suffisamment en confiance pour acheter en ligne. À titre de comparaison avec les pays développés, 68 % des internautes de l’Union européenne ont acheté en ligne en 2017, contre seulement 13 % des internautes africains en moyenne. Si, au niveau mondial, l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur est corrélé avec le pourcentage d’acheteurs en ligne, cette corrélation est moins nette au niveau africain, car des facteurs autres que ceux retenus dans l’indice sont susceptibles d’avoir une influence. Le fait que certains pays obtiennent des notes relativement basses, compte tenu de leur pourcentage d’acheteurs en ligne, s’explique principalement par le manque de fiabilité de leurs services postaux. De plus, le paiement à la livraison étant le mode de règlement des transactions électroniques le plus courant sur le continent, il n’est peut-être pas aussi important pour les consommateurs africains de posséder un compte bancaire ou un porte monnaie mobile que pour les consommateurs d’autres pays en développement ou des pays développés.
La CNUCED aide les pays africains à devenir des acteurs du commerce électronique et à en tirer avantage. Ses évaluations rapides de l’état de préparation des pays les moins avancés au commerce électronique mettent en évidence les facteurs de blocage et proposent des solutions ; en décembre 2018, la CNUCED avait évalué la situation du Burkina Faso, du Libéria, de Madagascar, de l’Ouganda, du Sénégal, du Togo et de la Zambie.
Le classement 2018 de l’indice du commerce électronique d’entreprise à consommateur a été présenté à la première Semaine africaine du commerce électronique, qui se tient à Nairobi (Kenya), du 10 au 14 décembre. Organisée par la CNUCED, l’Union africaine et l’Union européenne, cette manifestation est accueillie par le Gouvernement kenyan et bénéficie de la collaboration des partenaires de l’initiative eTrade for All. Sur le thème «Donner aux économies africaines les moyens d’entrer dans l’ère numérique», la Semaine africaine du commerce électronique permettra de réfléchir à la manière de rendre les pays africains mieux à même de devenir des acteurs et des bénéficiaires du commerce électronique et de l’économie numérique en pleine évolution.
Pathé TOURE